Ghana

De retour après 30 ans

30 ans après avoir quitté son pays, Kwasi a décidé de repartir au Ghana. Avec l’aide à la réintégration, il a ouvert un magasin de produits d’entretien à Accra.

Quand Kwasi a décidé de retourner au Ghana, cela faisait 30 ans qu’il avait quitté son pays. C’est en effet à l’âge de 15 ans que Kwasi a fui le pays avec d’autres compatriotes, pour traverser le désert en passant par le Niger et la Libye. Après un long périple où certains de ses compatriotes ont laissé la vie, Kwasi est finalement arrivé en Europe. C’est au début des années 2000 qu’il est arrivé en Belgique.

En raison de ses problèmes de santé, Kwasi a pu régulariser sa situation de manière provisoire. Habitant à Malines, il a pu bénéficier de l’aide d’une asbl locale (Steunpunt Asiel & Migratie). Mais lorsque son permis de séjour a pris fin, sa vie est devenue beaucoup plus difficile et il a alors dû dépendre de la générosité de sa communauté. Il a été à plusieurs reprises en contact avec l’OIM pour un éventuel retour volontaire. C’est seulement après un nouveau refus de sa demande de régularisation qu’il s’est décidé à repartir.

Kwasi déconseille à ses jeunes compatriotes de fuir leur pays : "La route à travers le désert jusqu’en Libye et par la mer jusqu’à Lampedusa est très dangereuse. Il ne faut en aucun cas l’emprunter. De plus, la vie en Europe est difficile et stressante, surtout quand on est sans papiers. Le mieux est de rester au Ghana et essayer de construire quelque chose."

Magasin de produits d’entretien

Etant parti depuis 30 ans, le Ghana était devenu un nouveau pays pour Kwasi. Il a heureusement pu compter sur des connaissances qu’il avait faites en Belgique et qui étaient alors au Ghana. À Accra, la capitale, il a rapidement trouvé un endroit pour vivre, dont les premiers mois de location ont été payés grâce au soutien à la réintégration. 

Avec le bureau de l’OIM au Ghana, il a analysé les différents projets qu’il pourrait réaliser avec le soutien à la réintégration. Son choix s’est porté sur un magasin de produits d’entretien, qu’il a ouvert avec un ami. Le soutien a notamment été utilisé pour acheter un grand stock de marchandises. Au début de son business, Kwasi n’avait pas encore beaucoup d’argent, mais en économisant, il espère étendre son activité et ouvrir un car wash.

Kwasi se montre très satisfait de sa décision : "Mon magasin fonctionne très bien, je suis occupé tous les jours et l’état de stress que j’avais connu en Europe a fini par disparaître. Le soutien financier et psycho-social que j’ai reçu de l’OIM et de Fedasil a fait une énorme différence."

 

Source : OIM