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El Salvador

Reconstruire un avenir

M. José faisait partie des 77 Salvadoriens retournés via un vol charter en novembre 2020. Il a rapidement retrouvé ses repères et repris son activité de maçon.

M. José revient de son premier job de la journée, et avant de rejoindre une formation d’entreprenariat donnée virtuellement par l'OIM, il vérifie sur son téléphone pour s'assurer qu'il n'a pas manqué un appel pour un job. Une fois la possibilité écartée, il se connecte et écoute attentivement les formateurs de l'OIM. Quelques heures plus tard, il mettra en pratique ce qu'il a appris.

Laisser ses proches

Il y a quatre mois, M. José ne pensait pas qu'il marcherait à nouveau dans les rues d'El Salvador avec ses outils. Début 2020, il avait décidé de partir pour la Belgique pour demander l’asile et trouver un emploi, dans l’espoir d'offrir une vie meilleure à sa famille.

En quittant son pays, il a pris ses économies – argent qu'il avait obtenu en vendant la plupart de ses biens – avec une boule dans la gorge pour avoir quitté ses proches. Maintenant qu'il est de retour, il y a moins de membres de la famille autour de la table et le souvenir de ceux qui sont partis fait toujours aussi mal : « Deux semaines après mon départ, mon père est mort. Deux jours plus tard, c’était le tour de mon neveu, et ma belle-sœur a suivi deux jours après. C'était extrêmement douloureux, dans le même mois trois coups de poing, mais j'étais absent et je ne pouvais rien faire. »

Malgré la douleur, M. José attendait dans un centre d'accueil de Fedasil pour un permis de travail : « Je suis entré dans le pays pour demander l'asile et j’ai découvert un endroit où le gîte et le couvert sont donnés aux migrants en attente d'une réponse à leur demande d'asile. Au fil du temps, j'allais un peu mieux, mais ce n’était pas le cas de ma famille restée au Salvador. »

Un charter pour les retours volontaires

Face à cette situation, M. José s’est demandé comment il pourrait retourner au Salvador. Dans le centre d’accueil, il a été informé sur le programme de retour volontaire : « Quand j'ai appris l'existence du programme, j'ai décidé de demander un retour volontaire, et ils m'ont demandé si j'étais sûr. Je leur ai dit oui, parce que je ne faisais pas grand-chose, et je savais qu'ici (au Salvador) je pourrais recommencer ma vie grâce à mon métier. »

Il a ainsi été soutenu dans sa décision, et ce en toute sécurité : toutes les mesures sanitaires contre le COVID-19 ont été prises pour protéger les passagers depuis la Belgique. Le matin du 12 novembre 2020, le vol charter atterrissait au Salvador. M. José faisait partie des 77 Salvadoriens retournés volontairement et prêts à recommencer leur vie dans leur pays d'origine.

Compétences en construction

À son arrivée au Salvador, l'OIM a poursuivi le processus de réintégration via un suivi personnalisé, en organisant des sessions de formation et en le soutenant avec un plan de réintégration pour financer ses objectifs professionnels. Avec de grandes qualités et des connaissances en matière de construction, d'électricité et de plomberie, El Salvador a retrouvé un excellent citoyen. La vie a souri à nouveau à M. José : à peine deux jours après son retour dans son pays, il obtenait son premier job en maçonnerie.

M. José a rejoint chaque session de formation de l'OIM, a acheté de nouveaux outils grâce au soutien à la réintégration qu'il a reçu du programme belge de retour volontaire, et continue à apprendre et à rechercher des moyens d'innover et d'aller de l'avant. M. José s’est depuis posé de nouveaux objectifs : « J'ai l'espoir de retourner en Belgique en tant que touriste et de rencontrer mes amis, mais en attendant, j'ai en tête d'acheter une voiture pour transporter mes outils et continuer à travailler. »

 

Source : OIM